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Date de création : 30.01.2011
Dernière mise à jour :
16.02.2011
11 articles
Candide, Voltaire
«Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles», Leibnitz
L'oeuvre est une caricature de la philosophie de Leibnitz. Candide est un personnage naïf, ingénu qui fait le tour du monde. Il se heurte au mal qui est contraire à l'enseignement de Pangloss. Ce dernier représente Leibnitz. C'est un conte philosophique, genre pas sérieux que Voltaire porte à la perfection. Il dit d'ailleurs lui-même que ce genre est une «petite couillonnerie». C'est un brûlot qu'il lance sur la scène intellectuelle. C'est une histoire pleine de rebondissements qui divertit et promène le lecteur dans des contrées lointaines avec un rythme rapide. Questionne sur l'admission du mal. Il dénonce les injustices, les absurdités, les horreurs de la société contemporaine. Il utilise l'ironie mais fait aussi réfléchir et suscite des réactions devant tout ce qui le scandalise. C'est un genre militant. Il érige des propos violents contre l'autorité et l'Église car il est l'objet de nombreuses affaires de censure. Il laisse cependant une distance entre ce qu'il écrit et lui.
Problème littéraire: comment détourne-t-il les procédés du conte pour donner à son récit une valeur philosophique ? Peut-on à la fois faire rire et réfléchir ? Comment le récit devient-il porteur d'une signification ? La narration et sa qualité, la leçon (morale,message) et le lien entre les deux ?
On se rapproche ici de la problématique du mal.
Chapitre 1
C'est une caricature du paradis terrestre. Le château apparaît aux habitants comme le plus beau du monde. Pangloss est le plus grand philosophe. Il y a une suprématie sur le reste de la Terre.Il est bouffi d'orgueil. Voltaire se moque des sonorités de la langue allemande, de sa lourdeur dans le nom du baron. Il se moque aussi de la noblesse allemande et française. Il y a un préjugé aristocratique à cause duquel Candide est chassé du château. Il n'appartient en effet pas au même milieu car il n'a que 71 quartiers de naissance. Forte disproportion entre les ambitions du baron et la réalité. La baronne pèse 175kg. Cunégonde est décrite comme un bout de bidoche consommable. C'est un archétype de la jeune fille désirable. A la fin du livre, elle sera devenue laide et acariâtre. «fils du baron» est une expression ironique car aucune des qualités du baron n'est donnée. Pangloss (<grec pan lossa «celui qui met tout en langue, en mots». On observe une influence de Rabelais qui crée des noms à partir du grec. Ce sage est écouté avec beaucoup de respect. C'est un ...logue ; Voltaire s'amuse à forger un terme qui ridiculise la philosophie de Pangloss et de ceux de son temps. Pangloss explique dieu à travers des mots et des théories. Le savoir de Pangloss est bien suspect. Candide applique son enseignement à son environnement. Le château est rongé par la vanité. C'est une parodie de la Genèse, du jardin d'éden. Adam et Eve ne connaissent pas le mal. Ils sont trahis par le serpent. De même Candide goûte Cunégonde ; acte d'orgueil, péché originel. Quand Adam et Eve sont chassés du jardin, il s'ensuit une double malédiction: la femme enfantera dans la douleur et l'homme travaillera. Le château est un paradis déglingué, un faux paradis. Le péché originel est métaphysique, il est est remplacé par un baiser, péché de sexualité. Le vrai fautif est Pangloss qui donne des leçons de «science» à la servante. Le baron est la caricature de dieu. Malgré la bonhomie qui règne, il y a une organisation hiérarchisée et inégalitaire. La suite du conte est la conséquence de sa chasse du château et du fait qu'il recherchera Cunégonde. Ce héros est confronté à l'expérience du mal. Il y a une réalité du mal malgré le baume philosophique de Pangloss. Tout le monde fait cette expérience car le monde fait partie d'une accumulation du mal. C'est aussi une parodie de l'optimisme et du roman d'aventures car beaucoup de rebondissements (mal-bien-mal-bien...).
Chapitre 2
Candide rencontre la guerre car il est enrôlé dans l'armée. Il va se promener après ses exercices de soldat. L'on croit qu'il déserte, il puni, le roi passe à ce moment, il fait montre de sa clémence, Candide est tout blessé, on le soigne, il peut à nouveau marcher, c'est le début de la guerre. «dans tout les journaux et dans tout les siècles» : c'est un zeugma, l'association de deux termes de manière inattendue (<latin jugum «joug»). Le joug est une pièce de bois pour accrocher les boeufs de trait.
Chapitre 3
Les deux premières phrases sont fondées sur un jugement esthétique porté sur les deux armées. Des adjectifs mélioratifs sont utilisés avant d'embellir les armées. Ces deux dernières forment un spectacle, un défilé ce qui rend l'horreur qui suit abominable. Ils fustigent la bonne conscience de ceux qui ne voient pas les armées sont destinées à tuer. Les canons sont des intrus. Il y a une opposition harmonie-enfer. Voltaire fait de l'ironie. Les instruments de musique sont énumérés mais il y a deux couacs. Puis description de la bataille d'une manière comique mais qui interroge. Il y a des approximations, des chiffres énormes comme des banalités. La vie humaine n'est rien. Il souligne la stupidité et la cruauté de la guerre. Candide interprète avec philosophie, avec les phrases de Pangloss. Il tient un discours enflé qui cherche a la mort des hommes une cause et une raison. Il n'a pas une réaction humaine et ridiculise cette philosophie qui suscite réflexion au lieu d'un sentiment humain. Candide tremble, se cache, s'enfuit. «Boucherie héroïque» est un oxymore (<grec oxy «aigu, qui pique»). Te deum est un chant d'action de grâce qui remercie dieu d'avoir la victoire. Il critique une guerre inutile car tout le monde est vainqueur d'où de nouvelles batailles. Les généraux pensent que dieu prend parti. Voltaire dénonce l'Église, la crédulité ; c'est un acte de pseudopode. Le deuxième paragraphe est écrit avec des termes plus crus et réalistes.
Chapitre 4
Candide et Pangloss (malade) sont confrontés à la maladie mais sans celle-ci il n'y aurait pas de bonne nourriture (chocolat) et la cochenille. Tout va au mieux car la maladie vaut bien ceci. Candide ne réplique pas, il ne contre pas le raisonnement de Pangloss mais il y a un «mais». D'après celui-ci quand tout va de plus en plus mal, tout va de mieux en mieux.
Chapitre 5
Le mal est dans le monde. Le loup est le marin qui tue Jacques l'anabaptiste. Son sort est injuste et remet en cause la philosophie de Pangloss mais lui avec cynisme justifie le mal. Chacun réagit selon selon sa nature et ses idées a Lisbonne. Pangloss cherche une explication au lieu d'aider. Candide panique, exagère, «fin du monde», il est fragile. Le cynisme s'oppose a la philosophie impuissante a annuler, réduire le mal. Pangloss au lieu de sauver Candide discute; c'est une certaine forme de comique. Mais il se fait piéger par le petit inquisiteur. Qu'en est-il de la liberté, du péché originel ? C'est une question essentielle a l'époque de Voltaire : le mal est dans le bien.
Chapitre 6
L'auto-da-fé consiste a brûler les hérétiques et les livres considérés comme tels. «Les sages du pays» est ironique, c'est une antiphrase. L'Église manipule le peuple en le faisant entrer dans la supercherie. C'est une magie irrationnelle, une grosse arnaque et il y a de l'ironie dans la critique de la superstition. Le lard est la graisse du cochon et s'étend a tout le cochon lui-même. Il est commun d'entourer la viande avec une bande de lard. Pangloss mort, Candide est seul avec pour bagage la philosophie de ce dernier. Il est encore plus démuni que quand il se fait chasser du château. Plus il remonte car la vieille l'aide. Le fanatisme est exagéré par rapport aux crimes commis. Il évoque les différents événements en racontant depuis la source de ses malheurs. De cette façon, Voltaire règle ses comptes avec l'Église.
Chapitre 7
Candide a connu plusieurs formes de mal : la mort des êtres chers, la guerre, la pauvreté, l'injustice, le crime, la perfidie, la méchanceté humaine, les catastrophes naturelles... Voltaire met en évidence le caractère de victime pressentie chez la femme. Il y a une forme de poupées russes avec les histoires dans l'histoire. Dedans Voltaire parodie certains détails typiques du romantisme et montre la multiplicité du mal dans le monde.
Chapitre 8
Cunégonde est partagée entre un juif, don Issacar et le grand inquisiteur. Tout deux veulent et entretiennent une maîtresse donc malgré leurs religions, ils sont égaux. Le grand inquisiteur tue ceux qui ne respectent as la religion, le juif est un religieux. Ils sont tout deux libidineux et ne respectent pas l'Église. C'est une satyre de l'Église catholique et du Judaïsme. Voltaire montre l'hypocrisie de ceux qui affirment des principes et ne les respectent pas. Le récit de Cunégonde rejoint le récit du narrateur.
Chapitre 9
Le juif est furieux de voir que Candide est la et ne le connaît même pas. Candide le tue, il devient meurtrier. Le grand inquisiteur arrive, il se fait tuer par Candide aussi. C'est un événement tragique, tout se précipite. C'est un raisonnement rapide et radical de Candide et à la question étonnée de Cunégonde, il répond en se justifiant. Il s'enfuit avec Cunégonde et la vieille. Et ils font l'expérience du vol et de la malhonnêteté.
Chapitre 10
Il y a une annonce de l'eldorado à la fin. La vieille dit d'arrêter de se plaindre. Cunégonde se moque d'elle et rit donc la vieille leur raconte son histoire.
Chapitres 11-12
Le prince que devait épouser la vieille est tué, elle est enlevée par un corsaire, devient esclave au maroc qui est en pleine révolution. Elle se retrouve chez un homme blanc italien castré. La cruauté du monde est même dans les nations les plus civilisées (avec la castration). On lui mange une fesse puis elle est libérée et devient esclave auprès de Cunégonde.
Chapitre 13
La vieille conseille à Cunégonde d'épouser le gouverneur de Buenos Ayres et à Candide de fuir. Donc ce dernier obéit et part avec son nouveau valet Cacambo.
Chapitre 14
Ils sont accueillis chez les jésuites du Paraguay. Ils sont désarmés, on leur prend les chevaux. On les fait attendre selon le rite espagnol pour parler avec le commandant. Les jésuites sont fondés par L'Église, il existe une hiérarchie. C'est un gouvernement du type militaire. La loi du prochain n'existe plus. C'est fort éloigné du meilleur des mondes. Or Candide est allemand donc il n'a pas besoin d'attendre. Voltaire dénonce les missions jésuites. Il s'avère que le commandant est le frère e Cunégonde.
Chapitre 15
Le frère raconte son histoire. Candide dit qu'il veut épouser Cunégonde. Le frère n'est pas content et s'énerve. Candide le tue. C'est sa vengeance pour avoir été chassé a cause de son ascendance.
Chapitre 16
Candide tue deux singes qu'il croyait être en train d'agresser des jeunes filles mais ces singes sont leurs amants. Il se fait donc capturer avec Cacambo par les oreillons qui ne le mange pas en apprenant qu'il a tué un jésuite précédemment.
Chapitre 17
El dorado signifie le pays de l'or. Les conquistadores l'ont cherché mais ne l'ont pas trouvé. D'après eux cette chasse justifie l'asservissement des peuples latinos. Ce pays est difficile d'accès, il faut descendre sous une voûte pendant une journée entière en s'en remettant au destin. C'est une épreuve initiatique car le pays n'est accessible que par là. De plus, il est entouré de montagnes immenses et a un large horizon. Ce pays est cultivé autant pour le plaisir sue pour le besoin. Toutes les valeurs de l'Europe s'y trouvent inversées. Les cailloux sont des diamant et émeraudes, la poussière est de l'or. Il y a une place importante pour la beauté, l'abondance, la facilité. Il y a beaucoup de monde, une forte odeur délicieuse, une musique agréable. Les hommes font quelque chose de supérieurement bon, beau à ce que fait la nature. Tout est luxueux et équilibré. Le luxe et l'exotisme se mélange. Candide commence à être moins naïf, plus lucide.
Chapitre 18
Le vieillard représente la sagesse. Il raconte l'histoire de l'eldorado. C'est le pays des anciens incas qui partirent et furent soit tués soit asservis par les espagnols. Puis il discute avec Candide et Cacambo. Ils parlent de religion et tout convergent vers celle de Voltaire ; le déisme.
Le conte philosophique apparaît dans deux aspects essentiels. Quelles choses évoquent bien le conte ? Le décor : il y un roi (réflexion politique), les temps du récit sont utilisés (passé simple, présent de narration), le champ lexical du merveilleux (qui provoque un véritable enchantement). Aucune règle de vraisemblance n'est suivie. Il y a un ordre de grandeur dépaysant. Tout est démesuré d'où une admiration. Les très grands nombres ne débouchent pas sur un monde froid. Le duvet de colibri est doux et chatoyant alors que chez More c'est des vêtement de gros lin. Il est ici un monde de luxe, e douceur... Il y a des fontaines d'eau rose, de rhum, les places publiques sont couvertes de diamants (le luxe n'est pas élitiste). C'est la palais de dame tartine. Le vieillard parle avec respect, politesse et se conduit avec magnificence et générosité comme si c'était normal. Toutes les relations sont empreintes de courtoisie. Il use de délicatesse pour prévenir que certaines choses peuvent paraître bizarres. La conversation est agréable et la nourriture très bonne mais elle ne supplante pas le plaisir de la discussion spirituelle. Cette société constitue un modèle d'organisation mondiale et politique. La parité n'est pas parfaite car il y a des domestiques mais la hiérarchie est très douce. Il n'y a à table pas d'exception de rang. Le roi n'est pas un tyran. D'habitude on salue le roi de façon humble, ici on l'embrasse. La proximité avec le roi diffère de l'époque de Voltaire. La raison et la simplicité critique la tyrannie. La ville est extraordinairement étendue et montre son goût pour le luxe. C'est la lieu de la civilisation et du lien social. Le merveilleux émane de la science qui tint une part importante de la société imaginée par Voltaire. Il n'y a pas de cour de justice car grâce à l'abondance tout est partagé.
Ville inaccessible où règne une forte égalité malgré une irréalité causée par la dimension du merveilleux. C'est une société idéale déréalisée. Mais il existe un manque en cet endroit pour Candide car Cunégonde n'est pas là. Donc il décide de repartir avec Cacambo. Eldorado présente toutes les caractéristiques d'une utopie.
Chapitre 29
Il continue de disserter avec Pangloss et retrouve Cunégonde extrêmement laide. L'objet de la quête a disparu (contre-blason). Après les embrassades, Candide les rachète. Il a grandi et ne se laisse pas aller à la première réaction d'horreur. Puis l'action avant l'eldorado se répète; il va retuer le frère mais le renvoie aux galères. L'indésirable est expédié or de la petite société.
Chapitre 30
Tout va de mal en pis. Ils achètent une métairie puis n'ont plus d'argent. Il y a un rapport philosophique entre Pangloss et Martin. Cacambo travaille dur tout seul. La vieille est plus vieille. Cunégonde comprend qu'elle est laide et devient acariâtre. Pangloss admet qu'il y a du mal dans sa vie et désavoue sa thèse. Ils voient passer des décapités sous les fenêtres. Le mal est dans leur communauté et à l'extérieur. Leurs aventures sont mieux que leurs inactivité. D'après Martin l'homme naît pour vivre dans les convulsions de l'inquiétude ou la léthargie de l'ennui. Frère Giroflée et Paquette arrivent, miséreux. Face à cette situation Pangloss demande une cause. Il n'y a pas de solution, le derviche lui claque la porte au nez. Allégorie vaisseau-souris. L'ensemble compte, pas d'individualisme.
Il y a une forte dimension exotique. Le texte charme et divertit. Le vocabulaire évoque un orient de rêve. Puis la conversation prend un tour plus concret. Pangloss est toujours fidèle à lui-même. Ses discours n'ont aucun lien avec le concret. Le vieillard lui dit qu'il s'en fiche. Son seul rapport à Constantinople est économique. Il fait des phrases courtes qui vont à l'essentiel. Il affirme son autorité personnelle. Il est indifférent à l'extérieur et aux questions de Pangloss; il est pragmatique. Puis succède un acte de bienveillance, d'hospitalité. Il a 20 arpents. Symétrie de la société: deux filles, deux fils. Il donne une leçon sur les bienfaits du travail (psychologique, moral, matériel). Il a constaté les maux de la société et s'en ait mis à l'abri avec sa famille. Il indique un début d'issue par cette communauté familiale. Énumération des rois morts violemment; les grands de ce monde sont en danger. Il ne faut pas chercher la grandeur. Pangloss paraphrase Candide, il est inutile. Mais cela montre qu'il a a gardé sa philosophie. Candide interrompt sa litanie. Il affirme avec concision un impératif qui ne doit pas être démontré mais Pangloss le fait. Propos pessimiste de Martin. Puis tout le monde se trouve une fonction. Les femmes sont assignées aux tâches féminines. Il ne suffit pas d'attendre que les choses se fassent toutes seules; il faut agir. L'homme doit créer pour l'univers des bienfaits à sa mesure. Il est impossible d'ôter le mal. Chacun fait sa part de travail en fonction de ses talents en vivant dans une certaine équité. C'est une solution lucide: ni optimisme, ni pessimisme, de l'action. On cherche le bonheur commun. Ce n'est donc pas une utopie.
C'est une réponse à la fausse utopie du chapitre 1 et à celle de l'eldorado. La solution est à la mesure des choses réelles.